Depuis 19 années maintenant, chaque début de printemps sonne la reprise des observations pour des centaines de Phénoclimeurs. À l’approche de cette nouvelle période de récolte de données, découvrez le cheminement d’une donnée dans le programme Phénoclim, de vos observations sur le terrain en passant par la compilation en base de données de ces dernières jusqu’à la valorisation qui en est faite (la notion de « donnée » fait ici référence principalement aux dates d’observations des stades saisonniers renseignées pour les arbres suivis).
Par où commencer ?
En amont de la récolte de données et plus particulièrement lors d’une première observation, il y a d’abord une étape d’apprentissage pour se préparer au mieux. En effet pour bien observer, faut-il encore savoir quoi regarder exactement. Pour cela, il existe le protocole d’observation qui vous explique étape par étape quoi faire ainsi que des fiches descriptives contenant des photos des différents stades saisonniers pour mieux les appréhender une fois sur le terrain. Que ce soit dans votre jardin, dans le parc sur le chemin du travail, dans la forêt à cinq minutes de la maison, le rendez-vous hebdomadaire est maintenant pris pour scruter les quelques arbres que vous avez choisis de suivre. Année après année, vous notez successivement la date à laquelle vous avez aperçu les premiers bourgeons s’ouvrir, les fleurs s’épanouir et les feuilles apparaître. Tous ces événements n’ayant pas lieu forcément au même moment, une certaine assiduité est nécessaire pour être sûre de rien rater.
Après l’observation vient la transmission
Une fois vos données en poche, l’étape suivante consiste en quelques sortes à un passage de relais. Il faut maintenant saisir vos données d’observations sur l’interface du site Phénoclim pour qu’elles puissent continuer leur chemin jusqu’à nous au CREA.
Il est plus facile pour nous de suivre le taux de participation en cours de saison lorsque vous nous transmettez vos données au fur et à mesure des observations saisonnières. Cela nous permet également d’effectuer de façon quasi quotidienne un premier volet de contrôle pour vérifier une erreur de saisie dans les données transmises, ce qui arrive fréquemment. Ce contrôle permet de repérer d’éventuelles incohérences, par exemple un changement de couleur des feuilles en juin. En effet, par inadvertance il arrive que même si vous avez la bonne donnée, c’est-à-dire la bonne date d’observation en votre possession, vous saisissez sans le vouloir une date qui n’est pas correcte. Lorsque c’est le cas ou que nous avons un doute, nous vous contactons par mail directement pour confirmer s’il s’agit d’une erreur et la corriger dans la mesure du possible. Les photos que vous adossez à vos données sont d’ailleurs d’une aide précieuse dans ces cas là.
Après ce premier contrôle de qualité de données, ces dernières sont transférées sur un serveur. Pour simplifier, il s’agit en quelque sorte d’un cloud où vos données sont stockées toutes ensemble. Nous faisons appel à un hébergeur externe pour sécuriser les données et être sûre de ne pas les perdre. Par ailleurs, nous gardons aussi une copie d’une partie des données sur notre serveur dans les locaux du CREA à Chamonix.
Et le partage ?
Une fois l’ensemble de vos données compilées, un autre processus de vérification des données consiste avec l’aide de méthodes statistiques à repérer les données perçues comme aberrantes que l’on n’aurait pas détectées avant lors du premier contrôle. Cela permet de « nettoyer » les fichiers de données pour garder uniquement celles dont on est certains de la validité. Ce sont ces fichiers de données « propres » qui seront utilisés par la suite pour réaliser des analyses statistiques. De plus, nous les transférons également dans la base de données nationale de SOERE TEMPO nommée data pheno, qui regroupe toutes les données traitant de la phénologie en France. Les données Phénoclim sont alors libres d’accès pour être téléchargées depuis leur site par le reste de la communauté scientifique.
La transmission mais dans l’autre sens
L’étape suivante est celle qui permet de faire parler cette masse de données issue de l’association de vos observations faites partout en France sur les 13 espèces végétales étudiées. En réalisant des analyses statistiques, nous pouvons établir les indicateurs de printemps et d’automne qui permettent d’évaluer chaque année les décalages en cours (en nombre de jours) en comparaison aux années précédentes. C’est le résultat de ces indicateurs qui est publié dans les bilans saisonniers que vous retrouvez dans la section Les Résultats du site. En parallèle, d’autres analyses statistiques et/ou modélisation plus poussées sont réalisées certaines années pour répondre à des questions plus pointues. Ces dernières aboutissent à des publications scientifiques afin de partager les connaissances acquises avec le reste de la communauté scientifique. Ces mêmes connaissances sont également vulgarisées pour être partagées avec vous, Phénoclimeurs. Généralement, cette restitution se fait sous forme d’articles sur notre blog ou de page sur l’atlas du Mont-Blanc. Il arrive également que nous participions à des conférences grand public pour présenter les résultats du programme. Dans tous les cas, nous avons à cœur et faisons de notre mieux pour vous transmettre à notre tour la connaissance acquise à partir des données que vous avez récoltées.
Maintenant que vous en savez plus sur tout le cheminement de vos données, il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une belle saison d’observation et à vous remercier chaleureusement d’accorder votre temps au programme Phénoclim !
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