Beaucoup de participants de Phénoclim nous posent la question : puisque le programme que nous animons rassemble des observateurs dans tous les massifs de France métropolitaine et des pays limitrophes, pourquoi les résultats scientifiques ne concernent que les Alpes et les Pyrénées ?
Un nombre de données insuffisant
La raison d’être de Phénoclim est de comprendre les effets du changement climatique sur la flore de montagne, et notamment en observant son rythme de vie. Chaque année, un nouveau cycle recommence et il faut des années d’observation avant de pouvoir interpréter les tendances qui se dégagent. Car les années se suivent et ne se ressemblent pas forcément.
Ce printemps 2021 en a été un bel exemple pour les participants de Phénoclim. En effet, comme nous l’écrivions il y a quelques semaines dans un précédent article, bon nombre d’arbres n’ont pas donné de fleurs. Beaucoup de questions nous ont été posées sur les raisons de cette absence de floraison. Des épisodes de gel tardif à la météo capricieuse, les hypothèses évoquées par les participants de Phénoclim pour expliquer ce phénomène ont été nombreuses. Afin de faire la part des choses et de mieux comprendre la phénologie de certaines espèces, il faut multiplier les observations dans le temps.
C’est précisément ce pourquoi nous ne publions pour le moment que des résultats concernant les Alpes et les Pyrénées. Ces deux massifs regroupent suffisamment d’observateurs depuis suffisamment de temps pour que les résultats scientifiques soient pertinents à interpréter et que nous vous les partagions lors des bilans saisonniers. De plus, pour pouvoir réellement comparer des données, il faut suivre les espèces de façon continue dans le temps. Comparer la floraison des épicéas en 2020 avec la floraison des hêtres en 2021 ne servirait pas à grand-chose.
Sur des massifs comme la Corse ou les Vosges, dans lesquels Phénoclim vient à peine de s’implanter, publier des résultats scientifiques est délicat, car les données récoltées ne sont pour le moment pas assez nombreuses et le suivi des espèces n’est pas encore suffisamment régulier.
Écologues recherchent observateurs
C’est à ce moment que nos fantastiques bénévoles entrent en scène ! Ce printemps, ce ne sont pas moins de 3000 observations qui ont été réalisées sur 280 sites répartis dans la totalité des massifs de montagne de France et dans les pays limitrophes ! Ce réseau d’observation solide est la clé de la réussite de Phénoclim et il est très important pour nous de continuer à le développer. C’est aussi ce qui fait la force d’un tel programme de sciences participatives : chaque observateur compte et contribue directement aux études scientifiques.
Comme chaque année, Phénoclim remet le couvert cet automne pour observer la sénescence des arbres. Cette information est tout aussi importante que le débourrement ou la feuillaison car elle renseigne sur le rythme de vie de la flore. Le raccourcissement de la durée du jour est déterminant dans cette entrée en léthargie, mais les paramètres climatiques (et donc le changement climatique) influencent aussi les dates de sénescence. De plus, l’automne est bien moins compris que le printemps car les études qui se penchent sur cette saison sont beaucoup moins nombreuses. Une raison de plus, s’il en fallait, de rejoindre le réseau d’observateurs de Phénoclim !
En attendant le bilan scientifique de cet automne, vous pouvez retrouver le bilan de ce printemps 2021 sur le site de Phénoclim.
Une nouvelle plateforme d’observation
Afin d’être toujours plus accessible, Phénoclim fait peau neuve cet automne avec une nouvelle plateforme en ligne. Même adresse web, même base de données, mais un nouveau design et de nouvelles ressources !
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