Gros succès pour le nouveau programme de sciences participatives du CREA Mont-Blanc et de la Communauté de Communes de la Vallée de Chamonix Mont-Blanc (CCVCMB). Le programme Wild Mont-Blanc, est à la fois scientifique, ludique, éducatif… et on y participe depuis chez soi, un réel atout pendant ce confinement qui nous a privés de nature !
Citoyens et chercheurs collaborent pour améliorer la connaissance scientifique sur la biologie des animaux de montagne
Une quarantaine d’appareils photos automatiques installés entre 1300 mètres et 2700 mètres d’altitude, sur différents versants du massif du Mont-Blanc, permet de suivre l’activité des animaux alpins. Une photo d’un animal est prise dès que celui-ci passe devant l’appareil. Dans le cadre du projet Wild Mont-Blanc, les citoyens sont sollicités pour identifier les animaux présents dans les centaines de milliers d’images prises par ces appareils depuis 2018.
Ces données permettront aux scientifiques du CREA Mont-Blanc de mieux comprendre quelles sont les réponses des animaux face aux changements de leur environnement. Concrètement pour les scientifiques il s’agit d’analyser les déplacements des espèces, leur rythme d’activité, leur comportement alimentaire, et leur date de mue (pour celles concernées : lièvre variable, lagopède alpin, hermine).
Pour ceux qui souhaitent donner un peu de leur temps au profit de la recherche sur le changement climatique, Wild Mont-Blanc est une plateforme ludique et pédagogique d’identification d’animaux alpins, qui peut s’avérer être assez addictive ! Des outils d’aide à l’identification sont proposés pour que les néophytes puissent apprendre rapidement à reconnaître les espèces. De plus, chaque photo est vue par de très nombreux observateurs différents, ce qui limite le risque d’erreurs. Les chercheurs du CREA Mont-Blanc restent connectés à la plateforme pour répondre aux questions des participants.
Et c’est déjà un succès !
Un mois après le lancement de Wild Mont-Blanc (c’était le 15 avril 2020), ce sont plus de 4 000 volontaires qui ont réalisé un total de 800 000 observations ! Les citoyens confinés en France ou ailleurs (la plateforme est accessible en anglais et en français.) ont pris le temps de participer à ce que certains qualifient même d’une réelle « expérience de nature ».
La presse s’est très largement emparée du sujet : France Inter (à réécouter ici à 10’18), Le Dauphiné Libéré, France TV, TV8 Mont-Blanc, France Bleu, RCF, Ecomedia, ActuMontagne, Géo, Altitudes News.
Les prochaines étapes
Avant l’identification par les citoyens, les scientifiques du CREA Mont-Blanc ont également observé de nombreuses photos. Pour les photos scrutées à la fois par les participants à Wild Mont-Blanc et par les scientifiques, il est possible de réaliser des comparaisons et d’évaluer la proportion de bonnes réponses des observateurs bénévoles (par espèce ou toutes espèces confondues). Ceci permettra également de déterminer le nombre d’observateurs minimum qui devra passer en revue chaque photo pour que l’identification soit statistiquement validée. Pour le moment 50 personnes différentes regardent chaque photo, mais ce seuil, établi à partir des résultats d’autres projets, pourra évoluer pour atteindre un « bon consensus » (c’est-à-dire la bonne espèce !).
Environ 30% des photos prises par les appareils photos contiennent réellement un animal (chamois, bouquetin, cerf, chevreuil, renard, lagopède, lièvre variable, tétras lyre, etc.). Les autres photos ont été prises car la végétation bouge ou la neige tombe devant l’appareil, qui se déclenche au moindre mouvement. L’équipe du projet travaille actuellement sur des méthodes d’intelligence artificielle, notamment avec notre partenaire Devoteam Revolve, pour éliminer automatiquement les photos sans animaux ou celles avec des humains. Ceci permettra de ne montrer aux participants de Wild Mont-Blanc que des photos avec animaux, qui sont les plus intéressantes à regarder !
Le projet Wild Mont-Blanc est porté par la Communauté de Communes de la Vallée de Chamonix Mont-Blanc et financé par le Programme d’Investissements d’Avenir de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Il est mis en œuvre par les chercheurs du Centre de Recherches sur les Ecosystèmes d’Altitude (CREA Mont-Blanc).
Laisser un commentaire