Zoom sur la chalarose du frêne

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Depuis plusieurs années, un parasite, la chalarose du frêne, décime les forêts françaises. Certains observateurs Phénoclim ont constaté les dégâts sur l’espèce au nord des Alpes. Daphné Asse, écologue spécialiste des forêts au CREA Mont-Blanc nous éclaire sur ce champignon.

Ce frêne atteint de flétrissement est reconnaissable au dépérissement marqué de ses rameaux © Protection de la forêt suisse (WSL)
Ce frêne atteint de flétrissement est reconnaissable au dépérissement marqué de ses rameaux © Protection de la forêt suisse (WSL)

Certains observateurs de Phenoclim l’on bien remarqué, beaucoup de frênes ne sont pas en forme ! Plusieurs arbres de l’Observatoire du Mont-Blanc dépérissent également. Depuis plusieurs années une maladie touche cette espèce : la chalarose. Pour des risques de chutes d’arbres ou de branches engendrés par cette situation, l’ONF a décidé d’interdire l’accès au public à certaines forêts domaniales françaises.

L’agressif Chalara fraxinea

La Chalarose du frêne est due à un champignon Chalara fraxinea. Les premiers dépérissements d’individus ont été rapportés en Pologne dans les années 1990. Très rapidement cette maladie c’est répandue dans toute l’Europe. Depuis 2011, les régions de Savoie sont touchées, jusque dans le nord des Alpes, qui semble être la limite sud de la répartition de la maladie.

Répartition de la chalarose en France en 2015, département de la santé des forêts
Répartition de la chalarose en France en 2015, département de la santé des forêts

Frênes mal en point

Chez les individus atteints, on observe un flétrissement des feuilles, une nécrose du feuillage ou encore un dessèchement des rameaux. Pour reconstituer son houppier, l’arbre doit puiser dans ses réserves parfois même jusqu’à l’épuisement total.

Le champignon, qui s’attaque d’abord aux rameaux, fructifie au sol sur le bois mort et est alors capable d’infecter le collet de l’arbre, c’est à dire le point de jonction entre le tronc et les racines. Les flux de sèves directement liés au fonctionnement du système racinaire peuvent être réduits au point de s’interrompre et ainsi de provoquer le dépérissement de l’arbre. Les individus atteints sont affaiblis et deviennent vulnérables à d’autres champignons ou insectes : des pathogènes dit secondaires.

Aucun traitement connu

Il n’existe actuellement aucun traitement, ni méthode efficace pour limiter la dispersion du champignon. Le Département de la Santé des Forêts (DSF) effectue des suivis sur cette maladie depuis 2010. De nombreuses études (notamment à l’INRA) sont réalisées sur différents aspects de cette maladie, comme sa dispersion, et pour localiser et comprendre les frênes résistants. C’est un vrai enjeu actuel pour les forestiers !
Rédaction : Daphné Asse


Pour en savoir plus

Rapport La chalarose du frêne, du Département de la Santé des Forêts, qui résume les connaissances actuelles sur cette maladie

Un article ancien (juin 2014) sur la chalarose du frêne en Suisse, de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL

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