Les conditions météorologiques particulières de cet été (+1.1°C et -15% de précipitations par rapport à la normale, à l’échelle nationale) a impacté les paysages, notamment ceux de montagne. Si certains territoires ont été particulièrement touchés par cette sécheresse importante, connue pour accélérer la sénescence des feuilles à l’été/automne, d’autres ont été plus préservés. Voici un tour d’horizon des situations observées cet été par les participants à Phénoclim autour de leurs zones d’observations, en France et ailleurs !
« Le plateau de Retord est un plateau du sud du massif du Jura (altitude de 900 à 1351 m) situé dans le département de l’Ain. Il est classé ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique). Paysages paisibles et sauvages, panoramas sur les Alpes et les Monts Jura, c’est un écrin de verdure aux prairies fleuries et forêt de feuillus (hêtres) et résineux habitat du lynx, chevreuil, renard, sanglier, blaireau…
Ce plateau reste habituellement vert et fleuri tout l’été et on y observe nombre de papillons et insectes. Cet été 2020, j’ai bien du mal à le reconnaître ! Les sècheresses répétées de ces dernières années, le manque de froid hivernal, le printemps du confinement particulièrement chaud et sec, suivi d’un été tout aussi sec ont mis à mal nos prairies et nos forêts. Et c’est octobre en août !
Les arbres ont pris leur couleur d’automne, par endroit massivement perdu leurs feuilles. Le nombre d’épicéa mort ou malade est impressionnant. Les prairies sont grillées, les grandes gentianes sèchent sur pied. Si peu de fleurs et de papillons ! Pas de sauterelles ou criquets qui sautent devant nos pieds ! Quelle désolation ! »
MASSIF DU MOLE – Haute-Savoie (74), Alpes, France
« Je ne saurais pas dire si ma zone Phénoclim (dans le Massif du Môle, Ruisseaux d’Entreverges et zone humide d’Hisson) est vraiment en situation de sécheresse. Bien sûr, des alpages ont un peu jauni, des lits de torrents en basse altitude (600m) sont à sec, les barrages de castor plutôt vides mais je connais bien des endroits où l’eau coule encore et les lits de torrents en altitude (650m) pas encore à sec plus quelques sources toujours actives même si le débit est réduit. Je me pose des questions sur le stress hydrique des arbres et les conséquences en cas de coups de vent potentiels (arbres qui cassent et chutent) quand l’automne viendra. La saison à venir sera à observer avec attention pour voir si les feuilles jaunissent plus tôt en cette année 2020 si particulière avec ce coup de semonce donné par la nature à l’humanité. »
PARC NATUREL DU MONT-AVIC – Vallée d’Aoste, Alpes, Italie
« Dans notre région, ces derniers mois ont été très secs et chauds. On a remarqué le changement des couleurs des mélèzes de la zone Phénoclim le 20 août (2 semaines plus tôt qu’en 2019 et 10 jours plus tôt qu’en 2018) mais dès la mi-août, on a observé des mélèzes et des pins jaunes. La situation plus critique est en tout cas dans la basse vallée d’Aoste où certaines forêts à feuilles caduques (en particulier le chêne pubescent) sont très sèches. »
Cet article peut être complété grâce à vous : phénoclimeur.e des Pyrénées et du Massif Central, n’hésitez pas à nous envoyer également vos ressentis/impressions de cet été 2020 dans ces territoires.
Dans les zones de haute altitude, le début de coloration des feuilles a commencé. L’équipe de chercheurs Phénoclim compte sur le réseau de participants pour observer le changement de couleur des arbre, de septembre à novembre, à basse et faute altitude ! Pour s’inscrire et participer ainsi à l’étude des effets du changement climatique sur la biodiversité de montagne c’est ici.
Ressources pour approfondir :
https://www.inrae.fr/index.php/actualites/secheresses-recurrentes-fragilisent-forets
https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/climat/ete-2020-en-france-chaud-et-sec
https://www.tela-botanica.org/2020/09/forets-secheresse-et-observatoire-des-saisons/
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