Sortir sur le terrain avec le CREA

« L’interaction de l’humanité avec les écosystèmes du monde comporte une dimension perceptive considérable », écrivait Daniel Janzen en 2001. Il ajoutait : « Nous agissons en fonction de ce que nous percevons ».

Participer aux sorties du CREA, quelle que soit la météo, c’est créer l’occasion d’en apprendre davantage sur le vivant qui nous entoure en montagne. C’est aussi l’opportunité de s’ouvrir à une perception plus fine des individus présents tout autour de nous, au cours de la promenade. Pour participer, contactez-nous.

Lundi 10 juin, les bénévoles disponibles et motivés de la vallée de Chamonix qui souhaitaient participer aux investigations scientifiques menées par les chercheurs du CREA Mont-Blanc ont eu l’opportunité de venir découvrir, revoir, éprouver, ou montrer des protocoles de sciences participatives, dont ils sont bien souvent les premiers experts. La sortie de sciences participatives se déroulait sur le site de Loriaz, une zone d’étude située dans la vallée de Chamonix-Mont-Blanc, aisément accessible à pied, malgré ses quelques 750m de dénivelé.

Grenouille rousse émergeant d'une mare d'altitude à Loriaz, 1950m d'altitude.
©Jean-Luc Baqué, bénévole au CREA Mont-Blanc

La connaissance / la curiosité, la sensibilité et l’expérience de la nature sont trois leviers puissants qui contribuent à la conscience et à la préservation du vivant. Dans la montée vers Loriaz, nous avons ainsi fait un petit travail de placement GPS des arbres du programme Phénoclim. Les trois sorbiers, mélèzes et épicéas (ces derniers en plein débourrement, vu l’altitude !), sont prêts pour les relevés d’observations des prochaines saisons. Je sors mon téléphone, je regarde mon individu-arbre, et je note son état phénologique. Prochain rendez-vous avec nos sorbiers et mélèzes en automne, donc ! Le CREA surveille l’évolution de la phénologie des arbres en fonction du climat. Les processus s’observent au printemps, puis à l’automne, quand les premiers changements de couleur apparaissent. Pour savoir quelle faire observation faire et à quel moment dans le cadre de notre programme Phénoclim, consultez le calendrier des saisons juste ici.

CC BY 4.0 CREA Mont-Blanc

Deuxième étape de notre périple, les mares de Loriaz ! Environ 1950m d’altitude. Ici, nous avons pu collectivement nous délecter de l’apparition de grenouilles adultes et de grenouillettes nées l’an dernier, et des nombreux têtards – « stades 3 » pour les intimes – peuplant les cinq mares observables sur ce site. Nous avons ensuite pu rentrer nos observations dans la plateforme de sciences participatives SPOT. Le brouillard faisait un voile très esthétique, propice, sans doute, à la sortie des amphibiens !

Observation des mares avec le CREA Mont-Blanc.
CC BY 4.0 CREA Mont-Blanc

Dans la descente, à la faveur des premiers rayons de soleil de l’après-midi, deux programmes tout neufs made in CREA Mont-Blanc ont été expliqués. Avec HerbiLand, il s’agit de collecter les crottes d’ongulés sauvages, sur différents sites : Loriaz, Blaitière et Peclerey. La collecte de ces excréments renseigne les chercheurs sur l’évolution du régime alimentaire et donc sur l’évolution du territoire occupé par ces espèces.

CC BY 4.0 CREA Mont-Blanc – Le groupe effectue des hypothèses d’identification, tandis que Laura Touzot, chercheuse spécialiste de l’étude des ongulés sauvages en milieu de montagne, explique le protocole de relevé.

Enfin, le programme de sciences participatives « Floraison d’altitude« . Dernier né de notre équipe de recherche, en partenariat avec l’INRAE et la chercheuse Isabelle Boulangeat, nécessite de compter des myrtilles dans un périmètre de 50 cm * 50 cm. Aidé de vos bâtons, en guise de quadrat, à genoux dans les parcelles de myrtilles, repérez la bonne espèce et inventoriez les fleurs / les fruits ! Plusieurs placettes sont proposées dans les alentours du Mont-Blanc. Les données collectées sont mises en relation avec la présence du bourdon, grand pollinisateur de myrtilles, et en lien avec l’étude du climat dans la vallée.

© Jean-Luc Baqué

Conclusion de la journée : monter à Loriaz, quel que soit le temps, admirer ces beautés de la nature, se rendre utile à la science et à l’adaptation aux changements en cours, rire et échanger, c’est ce que l’on appelle « lier l’utile à l’agréable », en toute simplicité.

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