Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. En ce printemps 2017, les mésanges noires ont entamé leur reproduction au cours d’un début de mois d’avril chaud qui fait place au froid en mai, avec un retour de la neige au-dessus de 1300m d’altitude et des gelées nocturnes. Comment les mésanges vont-elles réagir à ces variations climatiques ?
C’est avec 15 jours d’avance par rapport à l’année dernière que la première ponte a été observée dans les nichoirs de Vallorcine à 1300m d’altitude. Un peu plus haut, à Loriaz (1900m d’altitude), la première mésange a pondu son premier œuf le 17 avril, soit avec 26 jours d’avance par rapport à 2016 !
Cependant, après la chaleur propice à la ponte, le froid qui a saisi la vallée depuis fin avril questionne les membres du CREA Mont-blanc sur le devenir de ces œufs et sur la survie des oisillons.
Décalages et synchronisation de la chaine alimentaire
Les résultats des recherches publiés sur l’Atlas du Mont-blanc ont montré que la date de ponte des mésanges est fortement dépendante de la température au début du printemps. En effet, la température influençant directement la phénologie des arbres, et ainsi la phénologie des chenilles – principale ressource alimentaire des oisillons -, les mésanges doivent adapter leur date de ponte afin que l’éclosion des oisillons coïncide avec le pic d’abondance des insectes.
Cela semble être vérifié sur notre site d’étude, avec des décalages phénologiques du mélèze similaires aux mésanges : ils ont débourré 14 jours plus tôt qu’en 2016 à Vallorcine et 35 jours plus tôt à Loriaz. De plus, lors de périodes chaudes, les mésanges peuvent investir leur énergie dans la reproduction plutôt que dans l’accumulation de réserve pour résister au froid. Ainsi, la chaleur du début du mois d’avril a entrainé des pontes précoces chez les mésanges, comparables aux données de l’année 2014 – à expérimenter grâce à notre module de datavisualisation interactif sur le suivi de la reproduction des mésanges de l’Atlas du Mont-Blanc.
Une question de survie
Si le froid se poursuit, les mésanges vont-elles faire une pause durant leurs pontes et attendre de meilleures conditions pour entamer la couvaison et assurer le nourrissage des oisillons ? Ou bien vont-elles continuer leur cycle de reproduction pour ne pas risquer une désynchronisation entre l’éclosion des jeunes et le pic d’abondance des ressources ? D’autre part, le froid va-t-il affecter la condition physique des mésanges et ainsi l’effort parental lors du nourrissage, diminuant ainsi la survie des oisillons ?
Voici autant de questions qui vont alimenter les discussions et montrer encore une fois que les mésanges peuvent adapter leur dates de ponte en fonction des conditions environnementales (température, pluviométrie, durée d’enneigement). Rendez-vous dans quelques semaines pour obtenir les réponses !
Rédaction : Marjorie Bison
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