Lagopèdes alpins, lièvres variables et changement climatique : les bénévoles entrent dans l’équation !

Dans le cadre du projet Espèces arctico-alpines, financé entre autres par les fonds européens FEDER-POIA, le CREA Mont-Blanc a fait appel à des volontaires motivés pour observer le lièvre variable et le lagopède alpin dans leur habitat naturel. L’objectif : mieux comprendre ces deux espèces particulièrement sensibles aux évolutions rapides de leur milieu de vie grâce à des observations directes et des collectes de crottes et de plumes.

Réunion de préparation des observations avec les bénévoles le 8 septembre à l’observatoire. ©CREA Mont-Blanc

Nous ne dirons jamais assez combien les volontaires qui gravitent autour du CREA Mont-Blanc sont déterminants dans la réussite de nos actions. Une petite dizaine d’entre eux a fait sa rentrée le 8 septembre pour débuter un programme d’observation du lièvre variable et du lagopède alpin.

Après s’être entraînés à reconnaître ces deux espèces grâce aux images prises par les pièges photo de Wild Mont-Blanc, chacun est reparti avec des fiches d’observation à compléter et des tubes contenant du formol et de l’alcool. Ces tubes serviront à prélever crottes et plumes pour mieux comprendre ces espèces.

La collecte de crottes et de plumes de lagopèdes

Crottes et plumes de lagopède alpin récoltés par une bénévole du CREA Mont-Blanc ©Nadine Gex

Dans le cadre du projet POIA Espèces arctico-alpines, mené conjointement par le CREA, le Parc National du Mercantour, le Parc National des Ecrins, le Parc Naturel Régional du Queyras et l’Office Français de la Biodiversité, des études génétiques et parasitologiques sont menées sur les lagopèdes alpins afin de mieux saisir les dynamiques de populations et les possibles échanges qu’elles peuvent entretenir. Les lagopèdes du Mont-Blanc rendent-ils visite à ceux des Ecrins ? Ont-ils accès à une alimentation de qualité ? Ces questions intéressent au plus haut point les écologues, gardiens de parcs, vétérinaires et bénévoles qui travaillent sur le projet.

La collecte de plumes se fait notamment à l’automne car c’est à cette période que les lagopèdes perdent leur plumage d’été au profit d’un plumage d’hiver immaculé, bien plus pratique pour passer inaperçu dans la neige. Il ne reste alors “plus qu’à se pencher” pour prélever quelques plumes. Pour cela, le CREA peut compter sur l’expérience du terrain des bénévoles, qui ont une grande connaissance des endroits où débusquer le lagopède. Quelques jours après le lancement des observations, les premiers tubes pleins étaient déjà de retour au CREA, prêts à être analysés !

Présentation des tubes contenant le formol et l’alcool pour conserver les crottes et les plumes. ©CREA Mont-Blanc

Augmenter la collecte d’échantillons grâce aux bénévoles

Comme souvent lors de ses travaux sur le terrain, le CREA Mont-Blanc s’est entouré de volontaires pour multiplier les opportunités de rencontrer lièvres et lagopèdes. Ces deux espèces ont beau être symboliques des Alpes, leur rareté, leur discrétion et l’environnement difficile d’accès dans lequel elles vivent les rendent bien souvent insaisissables.

Lièvre variable ou lièvre d’Europe ?

Il est parfois difficile de faire la différence entre lièvres variables et lièvres d’Europe. Nous ne savons quasiment rien sur les interactions entre ces deux espèces si ce n’est qu’ils partagent de plus en plus de territoire commun. En observant ces deux espèces, nous espérons mieux comprendre leur répartition et leurs possibles interactions. Qui sait, peut-être que des lièvres “hybrides” sont déjà parmi nous…

Les partenaires du projet sont répartis dans l’ensemble du massif alpin français :

Pour en savoir plus, l’explication du projet par le Parc National du Mercantour.

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