C’est quand l’urgence est là qu’il faut prendre le temps de réfléchir et de penser la complexité. Le CREA Mont-Blanc a participé cet automne à la première édition du Temps des Possibles. Une initiative enthousiasmante pour nourrir collectivement l’imagination et l’énergie qui nous permettront de trouver les solutions aux défis environnementaux et sociaux d’aujourd’hui.
Tout au long du mois de septembre, c’était le Temps des Possibles ! A l’initiative du collectif citoyen de la vallée de Chamonix et du Pacte pour la transition, une trentaine d’événements – conférences, ateliers, projections, spectacles, chantiers participatifs… – ont décliné localement la Fête des Possibles organisée dans toute la France. L’objectif : réunir les citoyens, associations, collectifs et entreprises qui souhaitaient réfléchir ensemble à des initiatives locales permettant de répondre à l’urgence climatique afin d’organiser la transition vers un monde plus durable et solidaire.
Acteur associatif et scientifique engagé dans la transition, le CREA Mont-Blanc s’est naturellement retrouvé dans la démarche collaborative et ouverte autant que dans les thématiques abordées, explique Irene Alvarez : « Notre lecture du vivant met en avant les deux principes de base des écosystèmes, à savoir la diversité qui permet aux milieux d’être plus résilients, et les interactions entre les éléments qui composent le système. C’est exactement ce que propose le Temps des Possibles, avec en plus la valeur redonnée au temps, nécessaire pour permettre aux initiatives de se développer et aux milieux de s’adapter. »
Se laisser inspirer par le vivant
Pour cette première édition, nous avons donc participé à trois événements, en lien avec nos activités. Un Science Sandwich s’est intéressé au « temps du vivant : quand la nature nous inspire », insistant sur l’importance de retrouver le lien au vivant. Une heure pour comprendre le parallèle entre le fonctionnement des écosystèmes de montagne et les défis auxquels nous sommes confrontés, et surtout la manière dont nous pouvons nous en inspirer pour changer de trajectoire. Sous un format ludique, Irene a fait prendre conscience aux participants des interactions et du mouvement permanent qui caractérisent les écosystèmes. Puis les échanges ont porté sur les idées que nous pouvons emprunter au vivant pour imaginer l’évolution de la société : diversité, coopération, adaptation et expérimentation permanente.
Impliquer tout le monde
Le lendemain, Brad Carlson emmenait un groupe sur le terrain pour participer à un protocole de science participative. Sur un carré de 30 m, les participants devaient évaluer la proportion de rochers, d’arbustes, d’herbes, de lichens… Outre la sensibilisation à la biodiversité de montagne, il s’agissait d’un véritable protocole permettant de valider des analyses faites à partir d’images satellite.. Les observations réalisées ont été intégrées à nos bases de données et serviront à nos recherches. « Cette proposition dans le cadre de la Fête des Possibles montrait aussi l’intérêt de l’implication des bénévoles pour faire avancer la science », ajoute Irene.
Faire confiance à nos capacités d’adaptation
Enfin, à l’invitation du festival Chemin faisant et du philosophe Dominique Bourg, nous avons participé à une conférence-débat sur le thème « Quel futur nous reste-t-il ? Habitons la Terre autrement ». Irene y a rappelé les fondements de la démarche du CREA Mont-Blanc et a insisté sur la question de l’évolution : « Nous sommes le résultat de trois milliards et demi d’années d’expérimentation. Si nous sommes là, c’est parce que nous avons ces capacités d’adaptation. Cela nous donne une force et une responsabilité. Nous devons retrouver ce lien au vivant. »
A l’arrivée, ce Temps des Possibles est une expérience très enrichissante pour le CREA Mont-Blanc. L’initiative a créé une vraie dynamique dans la vallée de Chamonix et a montré les capacités d’imagination des acteurs impliqués. Rendez-vous l’année prochaine !
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