Fiabilité des sciences participatives : un débat à l’échelle européenne

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Les données de sciences participatives sont-elles fiables ? La question est récurrente et était le sujet de l’une des sessions de la conférence internationale de l’European Citizen Science Association qui a eu lieu à Genève du 3 au 5 juin. Le CREA Mont-Blanc a pris part au débat, représenté par Colin Van Reeth et Marjorie Bison qui reviennent sur leur expérience sur place.

 

ECSA 2018, conférence internationale des sciences participatives à Genève © Science et Cité
ECSA 2018, conférence internationale des sciences participatives à Genève © Science et Cité

 

Il est 11h30 ce mardi 5 juin. Nous participons à l’une des « sessions de dialogue » organisée par l’ECSA 2018. Dans la salle dite « de l’Assemblée » de Plainpalais à Genève, six intervenants s’apprêtent à présenter leurs travaux sur les données de sciences participatives et leur qualité.

Le principe de ces sessions de dialogue est simple : à la suite d’une courte présentation de 2 min par chacun des intervenants, le public – composé d’une soixantaine de personnes – se répartit entre les différentes tables (une pour chaque intervenant) et une discussion de 20 min s’installe. À la fin des 20 min, c’est le jeu des chaises musicales. Notre audience nous quitte et est remplacée par une nouvelle. Cette opération est ensuite renouvelée plusieurs fois.

Fiabilité des données participatives du programme Phénoclim

À la table du CREA Mont-Blanc, nous proposons une discussion sur la qualité des données de sciences participatives : Pouvons-nous autant nous fier à des données issues d’écoles qu’à des données issues de professionnels ? Les données fournies par les différentes catégories de participants permettent-elles d’obtenir les mêmes résultats ? Pour illustrer cette discussion, nous nous basons sur le programme Phénoclim, avec des sujets qui ont déjà été abordés dans les articles Les données de sciences participatives sont-elles fiables ? et Fiabilité des données Phénoclim. L’objectif n’est pas uniquement de présenter nos données et nos résultats mais aussi d’obtenir des avis extérieurs d’autres professionnels sur la façon d’analyser la qualité des données et de maintenir l’engagement des participants – notamment de la part des écoles – dans notre programme.

 

Marjorie Bison et Colin Van Reeth à l'ECSA 2018 à Genève © CREA Mont-Blanc
Marjorie Bison et Colin Van Reeth à l’ECSA 2018 à Genève © CREA Mont-Blanc

Améliorer les pratiques de sciences participatives

Au cours des discussions, nous découvrons que les écoles sont souvent sollicitées par les programmes de sciences participatives et que, comme nous, il n’est pas toujours facile de maintenir leur investissement dans un programme sur le long terme. Plusieurs professeurs s’identifient dans l’audience : d’après eux, cette faible rétention est principalement due au fait que les enseignants ne souhaitent pas refaire le même programme d’une année sur l’autre. Ils préfèrent renouveler leurs activités régulièrement. Une enseignante américaine responsable des suivis phénologiques pour un programme de l’USA National Phenology Network nous explique que ses lycéens suivent eux-mêmes, par groupe de 3-4 étudiants, la phénologie des arbres. Ainsi, il est possible de comparer les dates d’observations des différents groupes et d’avoir une représentation plus fiable de la date exacte du stade observé. Une autre enseignante nous conseille de tenter d’obtenir la collaboration des académies pour pérenniser le programme Phénoclim dans les établissements scolaires. Un autre enseignant encore préconise la valorisation de « super-expérimentés », des ambassadeurs de Phénoclim qui pourraient partager leur expérience avec d’autres observateurs et dynamiser le réseau.

L’ECSA : un lieu de rencontres et d’échanges

La grande diversité des profils, des intérêts et des idées a permis d’identifier de nouvelles pistes de réflexion pour le projet Phénoclim. Tout au long de l’évènement, la découverte d’autres organismes à travers des conférences et des formats plus innovants – comme les ateliers de storytelling dont on vous parle dans l’article Storytelling et sciences participatives : toute une histoire – nous maintient au courant de ce qui se fait de mieux dans le milieu des sciences participatives en Europe, pour, à notre tour, donner l’exemple.

 

Rédaction : Marjorie Bison et Colin Van Reeth


Pour en savoir plus

La conférence de l’European Citizen Science Association #ECSA2018 a eu lieu du 3 au 5 juin à Genève. Cette rencontre bisannuelle a pour objectifs de présenter les initiatives de sciences participatives en Europe, de renforcer les liens entre acteurs de la science participative et de mutualiser les expériences. Le CREA Mont-Blanc est membre de l’ECSA depuis 2016.

http://ecsa-conference.eu/

Le programme de l’USA National Phenology Network : USA-NPN 

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