Impact du changement climatique sur la vulnérabilité de la grenouille rousse

Face aux changements globaux (perte, fragmentation et altération d’habitat, changement climatique), les populations d’amphibiens déclinent à un taux alarmant à l’échelle du globe. La grenouille rousse (Rana temporaria) est l’un des trois seuls amphibiens présents en altitude. Cet amphibien, non menacé à l’échelle de la France, est potentiellement très vulnérable en montagne à cause de l’impact du changement climatique sur les zones humides.

Problématique

En montagne, la phénologie des grenouilles est fortement dépendante de l’enneigement et de la température. La survie, quant à elle, chute en cas de gel tardif au printemps ou d’assèchement des mares en été. Dans un contexte d’augmentation des températures et de baisse de la quantité et de la durée d’enneigement,  les grenouilles rousses font alors face à des changements qui peuvent être autant bénéfiques que néfastes pour les individus.

Résultats

Quelles sont les étapes de suivi des grenouilles rousses ?

Cibler au minimum trois mares proches localement l’une de l’autre pour avoir des conditions environnementales similaires. Visiter les mares une fois par semaine de mars à août chaque année pour (1) estimer le nombre d’amas de pontes, puis (2) déterminer le stade de développement des têtards les plus avancés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • La date de ponte est fortement corrélée à la date de fonte. Plus la date de fonte est tardive, plus les grenouilles vont pondre tard et rapidement après la fonte.
  • Le développement des têtards est stoppé par l’assèchement des mares peu profondes et temporaires en été alors que les mares permanentes permettent le développement complet des individus.

 

 

 

Pour le gestionnaire

  • Importance de la conservation des zones humides
  • Importance de la diversité des mares disponibles pour l’adaptation des populations au climat changeant

Représentation schématique des effets des changements climatiques sur les grenouilles

Configuration initiale

Les surfaces en eau des mares sont suffisantes pour permettre le développement des têtards jusqu’au stade de grenouillette.

Dans le contexte de changement climatique

Les dates de ponte sont plus précoces et la probabilité de gel tardif augmente, entraînant une plus forte mortalité des pontes. Suite aux augmentations de température au printemps et en été, et à la réduction de la quantité et durée d’enneigement, la probabilité d’assèchement des mares augmente ce qui accentue la mortalité lors du développement des têtards.

A retenir

  • Avec l’augmentation des températures et la diminution de la quantité d’eau stockée sous forme de neige, les grenouilles vont pondre de plus en plus tôt suite à la fonte de plus en plus précoce de la neige, ce qui allongera leur saison de croissance et donc leur capacité à stocker des réserves.
  • La probabilité d’être exposé au gel tardif augmentera, entraînant ainsi une plus grande mortalité des oeufs.
  • Parallèlement, l’augmentation des températures estivales couplée à une forte variabilité dans les précipitations augmentera la probabilité d’assèchement des mares temporaires, et donc le taux de mortalité.

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